Entre 4 et 5 – épisode 1/3 – Élève Aupenade, au tableau !

Ah, les « avis », ces fameux « avis »… ces petites notes de 1 à 5 accompagnées de l’inévitable prose sensée illustrer par des mots cette implacable vérité mathématique. Comme pour beaucoup de professions, nous y avons droit dans le monde feutré de la chambre d’hôte, comme beaucoup de gérant cela nous perturbe, mais comme beaucoup nous n’avons pas vraiment le choix, alors forcément il en sera régulièrement question ici.

Évidement se sont les quelques avis négatifs qui nous percutent le plus mais ce n’est pas de ceux là dont je vais parler aujourd’hui Dans la famille des avis « perturbant » il y a une catégorie bien spéciale ; celle des avis notés 4/5 et accompagnés d’un texte totalement dithyrambique qui fait que vous vous demandez bien pourquoi vous avez échappé au 5/5. Aucun point négatif mentionné, même tout petit, aucune demande d’amélioration même mineure et des compliments comme s’il en pleuvait à tel point que vous finissez par vous demander ce qu’il faudrait faire pour décrocher le précieux sésame, le Graal de l’hébergeur, le glorifiant 5/5 ?

A force d’en discuter avec Marie-Hélène, avec des amis ou avec les clients eux même, nous avons commencé à comprendre le phénomène qui trouve probablement son explication dans plusieurs sources.

C’est un client qui, le premier nous a mis la puce à l’oreille. Nous évoquions ce sujet et il nous a fait cet aveu :

« Moi je suis prof d’histoire au collège et je dis souvent à mes élèves : « si je vous mets 20/20 ça veut dire que vous êtes capables de faire cours à ma place ! » »

Plaf ! Le pavé était lancé ! Moi je suis naïve, je pensais que pour avoir la note maximale en 6ème il fallait maîtriser les connaissances attendues d’un élève de 6ème mais que nenni ! Pour avoir la note maximale, cet enseignant considère que son élève de 6ème doit avoir le bagage académique d’un capésien à Bac + 5, c’est-à-dire le niveau que l’on pourra éventuellement attendre de lui dans 11 ans, rien de moins !  Et encore, on ne parle que de l’histoire, mais le prof de français a probablement le même raisonnement ainsi que le prof de math, de SVT, etc… notre gamin de 6éme doit donc avoir un niveau bac+5 dans TOUTES les disciplines, ce qui n’est le cas d’aucun de ses enseignants !

Voilà notre première piste : le système scolaire français, pendant toute notre jeunesse, nous a mis dans la tête que la note maximale n’était pas attribuable, que même avec tous les efforts du monde, nous pourrions au mieux nous en approcher mais sans jamais l’atteindre. C’est le célèbre « peut mieux faire » qui peut se trouver dupliqué à l’infini sur tous nos bulletins scolaires pendant toute une scolarité, jusqu’à la nausée ! Ce « peut mieux faire » censé vous encourager, vous motiver parce qu’il sous-entend que vous en avez la capacité, mais que vous ne l’exploitez pas… ce « peut mieux faire » qui finira un jour par vous décourager, vous démotiver parce que vous avez fait déjà tellement d’efforts que vous ne voyez plus très bien ce que vous pouvez faire de plus …

 

La suite la semaine prochaine, même jour, même heure même endroit !

2 thoughts on “Entre 4 et 5 – épisode 1/3 – Élève Aupenade, au tableau !

  1. Ça c’est tout à fait juste! … et injuste. Moi, quand je prend mon Uber, s’il m’emmène ou je voulais, sans me faire faire le tour de la ville (ce qui n’est pas son intérêt car il ne gagnera pas plus) et sans encombres, peu importe s’il me fait la conversation ou pas, je lui met un 5. Parce que c’est exactement ce que j attend de lui (ou elle). Au final, je crois que je n si donné qu’une seul fois un 4. Il faut dire qu’il m’avait confondu avec son GPS…

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