Hier nous étions tous jeunes

Il y avait autour de la table des jeunes mariés, des actifs et des retraités, mais nous étions tous jeunes…

Il y avait des français, des suisses et des québécois. Il y avait des motards, des marcheurs et des automobilistes. Il y avait des horlogers, des ingénieurs, des enseignants, des chauffeurs routiers, des personnels de direction ou administratif. Il y avait des grands voyageurs et de grand sédentaires pourtant nous étions tous jeunes.

Alors on a parlé de notre coin du centre, de la France, de la Suisse, du Canada, de l’Amérique du Nord, de l’Amérique du Sud, de la Mongolie et du reste du monde… Chacun a posé son regard sur ce monde de là où il était, de là ou il en était, de là où la vie l’avait déjà conduit, de là où il allait. Rien n’était superficiel, rien n’était convenu et rien n’était banal, alors que nous étions tous jeunes.

Chacun voulait prendre le temps d’expliquer ce qui l’animait, ce qui le motivait, ce qui le désespérait, ce qu’il comprenait des rouages du monde ce qui lui semblait immuable et ce qu’il voulait changer. Chacun avait quelque chose à dire et chacun avait quelque chose à apprendre, et nous étions tous jeunes.

Nous savions qu’il commençait à être tard mais personne n’osait regarder sa montre pour ne pas rompre le charme. De toute façon il n’y avait pas de fatigue car nous étions tous jeunes.

Quand minuit a été largement dépassé, que le froid de la nuit commençait à peser lourd sur les corps nous étions comme ses ados qui voient une lueur apparaître et qui comprennent que c’est le jour qui se lève après avoir passé la nuit à refaire le monde.  Alors doucement chacun à rejoint sa chambre. Nous ne nous sommes pas fait de promesse, nous n’avons pas échangé nos adresses sur de petits bouts de papier, nous ne nous sommes pas donné rendez-vous dans dix ans pour voir ce que nous aurions fait du monde. Mais nous savions que chacun d’entre nous était reparti avec la conviction encore plus forte qu’il avait sa part à faire pour faire prendre corps à ses convictions.

Nous étions tous jeunes juste pour cela ; parce que nous pensions que le monde pouvait encore changer et que notre action était possible et utile, que nous soyons jeunes mariés ou marcheurs, voyageurs ou québécois, enseignants ou retraités.

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