
Je vous trouve très beau…
L’avantage avec les hollandais et les belges c’est qu’on sait toujours comment ça commence. Ils ont fait des kilomètres en voiture, ils ont chaud, c’est les vacances. Alors à leur arrivée ils veulent une bière bien fraîche où un verre de rosé. Et s’ils arrivent à l’Aupenade à vélo, après une journée entière de pédalage sur le chemin de Compostelle, partis depuis plusieurs jours de Maastricht, alors là ce n’est plus une certitude mais une évidence. Vous pouvez sortir les bouteilles du frigo et poser directement la question : « bière ou rosé ? ».
L’autre soir notre couple de cyclistes hollandais n’a pas réussi à choisir. Ils ont commencé par une bière chacun puis ont débouchés la bouteille de rosé. Ils sont arrivés en table d‘hôte avec en main la fin de leur second verre de rosé et ont ainsi pu enchaîner directement avec l’apéritif. Tous les deux parlaient plutôt bien français, mais monsieur en forme d’excuse et de fausse modestie avait déclaré sentencieusement en début de repas « Je ne parle pas français ». Comme tout le monde lui faisait des compliments sur sa maîtrise de notre langue, il a dû préciser « en fait je parle français à partir du 5eme verre d’alcool ». Un rapide calcul mental – une bière, 2 verres de rosé, un apéro- m’a conforté sur le côté facilement atteignable de cet objectif. Un verre de vin rouge plus tard nous étions au rendez-vous ! Le problème c’est que comme il se débrouillait plutôt bien, nous avons fini par oublier qu’il ne fallait pas parler trop vite tout de même. Et voilà que je m’embarque dans une explication exaltée à propos d’un site remarquable à visiter dans le secteur. Je me suis levé, et le flot de mes paroles s’accompagne de tout un tas de geste pour la plupart inutiles. Le gars ne me quitte pas des yeux… A la fin d’une longue tirade, je reprends mon souffle et mon regard croise le sien, incrédule . Il en profite pour reprendre la main et glisser « JeanMi, je ne comprends rien a ce que tu dis » (oui au 5ème verre non seulement on parle français, mais on se tutoie et on s’appelle par les surnoms !). » Je ne comprends rien à ce que tu dis, mais je te trouve… jolie ! »
L’avantage avec les hollandais et les belges c’est qu’on sait toujours comment ça commence… mais pas forcément comment ça finit…
Excellent ! Les Belges sont formidables, et oui, tu es jolie Jean-Mi et tellement passionné dans tes tirades !