Laisse, je vais le faire !

Un jour une amie nous demande si elle peut venir nous voir au Domaine avec sa famille. C’est en plein été, un week-end du mois d’aout où nous avons beaucoup de départs et d’arrivées dans les chambres comme dans le gîte. Et à la maison, en plus de nos 4 enfants, il y a aussi ma mère, 3 enfants de mon frère et la fille de ma belle-sœur. Nous ne voyons pas trop comment nous allons pouvoir les loger, mais bon en tassant des enfants dans des tentes on devrait pouvoir s’en sortir. Cependant, nous leur précisons que vu le travail que nous aurons à ce moment là, il est probablement que nous n’ayons pas de temps à leur accorder et que, bien qu’ils soient chez nous, nous nous voyions très peu.

Voici ce que notre amie nous a répondu : « Nous ne nous arrêterons pas au Domaine, nous rentrerons directement chez nous. Cela aurait été pourtant avec plaisir que nous aurions contribué à la préparation des chambres et que j’aurais briqué les salles de bain de vos invités. Ma sœur et ma tante sont ravies de me prêter leur logement. »

Probablement que la grande majorité des gens ne verraient aucune raison de se formaliser d’une telle réponse et pourtant avec Marie-Hélène, elle nous a chamboulés. Nous sommes sûrement trop susceptibles, j’en conviens mais nous dire ça c’est un peu nous dire que notre métier n’est pas vraiment un métier, que le premier venu peut nous seconder voir nous remplacer sans explication particulière car nous n’avons pas besoin de compétences particulières, rien de plus que ce que chacun fait chez lui.

Est-ce qu’il vous viendrait à l’idée de proposer à un ami comptable de venir sur son lieu de travail pour lui enregistrer quelques factures afin qu’il rentre plus tôt sous prétexte qu’à la maison c’est vous qui tenez les comptes et que votre femme en est ravie ? Est-ce qu’à une amie secrétaire de mairie vous proposeriez de passer à la mairie lui faire 2 ou 3 photocopies parce que « c’est pas bien compliqué, dans mon asso c’est moi qui fais les photocopies et tout le monde est ravi ! » ?

L’histoire pourrait s’arrêter là, mais elle m’a fait penser à une autre histoire, bien plus ancienne, sur le même thème, toujours avec cette même amie (je vous rassure c’est toujours une amie !!!). Nous étions chez elle, elle préparait le repas du midi et nous étions également dans la cuisine pour lui donner un coup de main. Il s’agissait à ce stade de l’histoire de confectionner une tarte aux pommes. Elle s’occupait de la pâte pendant que j’épluchais les pommes. Vint le moment où je m’apprêtais à couper les pommes en morceau. Elle m’arrête brusquement avant que je ne commence et me dit « laisse je vais le faire, j’ai une manière bien particulière de couper les pommes pour la tarte ». Par de soucis, je lui donne le couteau et me met en observation pour découvrir cette manière bien particulière. Elle commence à couper la pomme en 4 quartier, retire le trognon de chaque quartier puis coupe chacun des quartiers en petites lamelles fines qui ont in fine la forme d’un haricot… c’est-à-dire exactement ce que je m’apprêtais à faire puisque c’est probablement la manière dont procède 95% de la population qui s’adonne à la confection de la tarte aux pommes !

Bon finalement nous sommes tous un peu maniaque à notre manière !

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