
Sainte Zita de Lucques
Il y a des dates plus singulières que d’autres dans le calendrier d’une chambre d’hôte. La Saint Valentin en est une. Parce que cette fête, associée à l’amour romantique dans l’imaginaire collectif, se marie très bien avec une nuit en chambre d’hôte. Et si la Saint Valentin ne tombe pas un week-end, qu’à cela ne tienne, c’est le week-end suivant que nous recevrons les amoureux !
Il n’y a pas d’âge pour un week-end en amoureux, ce n’est pas ce qui les différenciera de nos autres clients. Par contre, bien souvent, c’est le moment de l’année où nous avons des clients qui sont presque nos voisins ! Quelques kilomètres de distance entre eux et leurs enfants -gardés pendant ce temps par une mamie complice- suffisent à imaginer un vrai moment de complicité ! C’est aussi un moment où nous risquons bien de faire un bide avec la table d’hôte. Chacun préfèrera un tête à tête au restaurant plutôt qu’une tablé conviviale à diner côte à côte avec des inconnus !
Mais pour nous, ce n’est pas le week-end même de la Saint Valentin qui est atypique mais bien le lendemain lorsque nous passons dans les chambres pour le ménage de Saint Valentin ! La veille, lorsque Marie-Hélène est venue installer le petit déjeuner, c’est au rythme de râles roques absolument pas équivoques et de bruits réguliers du lit de la chambre du dessus contre la cloison qu’elle a installé tasses et confitures. Alors on se demande bien dans quel état on va retrouver la chambre ! La poubelle est un bon indice de l’ambiance : une muselière de Champagne, un papier de chocolat Mon Chéri -pourquoi un seul, lequel des deux à eu droit de croquer la cerise ?-, une étiquette de vêtement – un body noir édition « Luxe », puis une autre étiquette pour un soutien-gorge noir cette fois-ci ; 95C, tiens, je n’aurais pas dis autant, monsieur n’aurait-il pas un peu surévalué la situation ?
Mais cette année c’est sous l’oreiller que nous attendait une surprise : un magnifique string bleu. Il arrive souvent que nous retrouvions sous l’oreiller un pyjama ou une chemise de nuit, méticuleusement pliés, comme à la maison. Parfois c’est une culotte que nous retrouvons mais roulées en boule dans le fond des draps. Généralement on imagine bien que qui a pu conduire à ce genre d’oubli. Mais je me demande encore à quel moment précieux d’une soirée de Saint Valentin, on peut décider de prendre le temps de plier délicatement son string pour le ranger sous l’oreiller ?!?
Et Sainte Zita dans tout ça ? Ce n’est pas la sainte patronne des amoureux mais celles des domestiques et gens de maison !